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Samedi 15/10 Jour 2 :

Les curieux

Je me lève reposé à 7h00 et à mon grand étonnement sans aucune courbature ! C’est quelque chose qui perdurera tout le long du périple et j’en suis le premier étonné. Après avoir vérifié par la fenêtre que mon bolide est toujours là, je me dirige vers le petit déjeuner, qui est royal ! Il y a de tout, malheureusement j’ai la nausée et je ne mange pas grand-chose :

petitdej

Je constate que la météo n’a pas changé et que ce sera encore une journée sous la pluie. Je mets un temps fou pour ranger toutes mes affaires et finalement partir. Moi qui voulais partit tôt, je pars finalement peu après 9h00. La traversée de Poitiers se passe sans encombre et, plein d’énergie, je tiens un très bon rythme.

Je m’arrête à Chauvigny, près d’une église en plein jour de marché. Je rencontre mon premier “curieux” de la journée. Un retraité opéré d’une angine de poitrine qui s’est battu pour récupérer de la mobilité et pouvoir refaire du sport. Il fait un peu de vélo pour s’entretenir. Il me souhaite bien du courage et est admiratif de mon défi. Beaucoup de gens me demandent s’ils peuvent prendre une photo, ça n’arrête pas.

Je reprends la route et roule plutôt bien jusqu’à Le Blanc. Je m’arrête au début de la voie verte. J’ai à peine le temps de faire pipi dans un fourré que je vois un retraité cycliste regarder mon vélo. Il vient de la voie verte, ça tombe bien j’ai des questions à lui poser. Ce genre de voie est souvent rempli de barrières et/ou de passages étroits qui peuvent être compliqués à passer en vélo droit, alors en vélomobile… Je lui pose la question de l’état de la voie. Il me rassure en me disant que ça devrait aller. On papote 10 minutes puis je fais un crochet à un supermarché à 500 m de là.

leblanc

J’assure le vélo et je fais mes courses. Seulement j’ai toujours des maux de ventre et tout m’écœure dans le magasin. C’est une sensation que je ne connais pas. J’ai toujours un appétit féroce que je dois plutôt calmer. Je mets 40 min pour des courses ridicules : 4 barres de céréales, 3 gros cookies, un yop, un smoothie et un jus citron gingembre. Je me retape un curieux qui est lui aussi admiratif de mon vélo et de mon périple, à force de causer on perd du temps. Je me force à boire le smoothie et le jus citron gingembre, incapable d’avaler plus. Je reprends la route.

La voie verte

Entre Le Blanc et St-Gaultier, j’expérimente ma première voie verte. J’y trouve du positif et du négatif.

C’est positif, car c’est plat déjà. Le tracé emprunte une ancienne voie ferrée. C’est à moitié dans la forêt, on est donc à l’abri du vent et un peu de la pluie. La pluie commence à faiblir de toute façon. Les conditions s’améliorent.

C’est négatif car avec le vent des derniers jours et le fait que l’on soit en basse saison, la route est jonchée de branches, de feuilles, de glands… De plus cette voie croise très régulièrement une route carrossable. À chaque croisement il y a des barrières et un stop. La très grande majorité des barrières se passent sans encombre, mais je dois quand même sortir par deux fois de l’habitacle. Ça me casse les jambes et ça m’empêche d’avancer à un bon rythme.

Ici j’ai dû sortir :

voieverte

Le curieux de le Blanc avait raison, je passe globalement partout sans encombres.

Pizza pour le goûter

La voie verte finie je monte sur un plateau et trace ma route. Je m’arrête, fatigué, à 17h00 au bord d’une nationale. C’est une aire de repos pour camion. Dis comme cela ça ne fait pas rêver, et pourtant. Déjà l’endroit n’est pas si moche :

chateau

Et de plus il y a un distributeur de pizza 24/7 :

machine

Je n’ai pratiquement rien mangé aujourd’hui. Mes maux de ventre ont faibli. Je m’envoie une chorizo chèvre poivrons en quelques minutes :

pizza

J’en profite pour choisir un hébergement à une distance que je juge raisonnable pour ne pas rouler de nuit. Une fois encore, mon estimation sera foireuse, mais ce ne sera pas mon plus grand tracas de ce soir. Je vois des gens faire demi-tour pour me poser des questions sur le vélomobile. Ça devient une habitude, je songe à écrire les infos que l’on me demande sans cesse directement sur carrosserie.

La suite du trajet se déroule sans problème, mais arrivé à la Châtre, je me trompe de route ! Je me retrouve de nuit sur des toutes petites routes qui serpentent dans la campagne. Au moins, ce sont des routes goudronnées et je ne croise personne. Il est 19h00 et mon GPS indique qu’il reste un peu plus de 10 km. Mon père tente de m’appeler, mais je ne peux pas lui répondre. Je lui envoie un message lui disant que je le rappelle dans une heure (je ne pouvais pas savoir que dans une heure, j’aurais d’autres problèmes). Je reçois un message de Magali me demandant si je suis perdu. C’est encourageant. La route ne fait qu’enchaîner les montées et les descentes. Ce n’est pas de tout repos et bien sûr je n’ai plus de batterie. J’arrive enfin à Chateaumeillant, avant de me rendre compte que mon hébergement est à l’extrême ouest du lieu, forcément dans sa partie la plus élevée. J’arrive devant l’hébergement à 20h30.

Samedi soir de folie !

Mais là, je constate que j’ai une notification bizarre sur mon téléphone. La réservation a été acceptée mais mon heure d’arrivée refusée. C’est bizarre. J’ouvre mon application et lis le message de mon hôtesse : la chambre est déjà louée ! Il fait nuit. On est samedi soir. Je me vois déjà bivouaquer à l’arrache dans un coin.

Magali me rassure, en me disant que dans le pire des cas je peux squatter dans le camping (fermé à cette saison) et qu’avec un peu de bol, je trouverais une prise.

Je constate que j’ai le numéro de cette dame, je l’appelle. Après lui avoir expliqué ma situation, elle me dit qu’elle est désolée mais qu’elle n’est pas sur place, sinon elle aurait pu me dépanner chez elle. Elle me donne un numéro d’une autre personne de Chateaumeillant qui loue des chambres. J’appelle cette nouvelle personne, j’explique mon cas et c’est limite si on ne me raccroche pas au nez. La dame n’a rien voulu savoir et ne m’aide pas. Si on n’est pas aimable, ça ne sert à rien de travailler dans l’accueil, enfin bref.

Je tente ma chance sur une autre application d’hébergement de vacances. J’arrive à avoir une réservation (un chalet) et un numéro. J’appelle directement et je tombe sur un gars hyper bizarre, je pense qu’il est déjà bien éméché de sa soirée. Avec le recul, je pense qu’il a fait une fausse manip et qu’il a accepté ma réservation sans le vouloir. Il commence à m’engueuler en disant que c’est pas une heure pour réserver, qu’il est pas sur place, que faut pas faire comme ça… Je lui explique mon cas et il comprend mon désarroi. Il contacte alors ses voisins qui ont les clés de sa location et me donne leur numéro. Je les appelle et la dame me donne l’adresse du chalet. Coup de bol, c’est à moins de 500 mètres et je n’ai ni à monter ni à descendre. La dame m’attend dans la rue avec une lampe de poche et me guide jusqu’au chalet. Elle me fait visiter les lieux et s’excuse parce qu’il fait froid ! Je lui explique ma situation et lui dis que je suis déjà très content d’avoir un toit et de quoi recharger les batteries du vélo.

J’ai un toit, mes batteries rechargent, mes affaires sèchent. Ce n’est finalement pas si mal.

Statistiques

Fontaine-le-Comte -> Poitiers -> Chauvigny -> Saint Germain -> Le Blanc -> St Gaultier -> Argenton sur Creuse -> La Châtre -> Chateaumeillant

Partie Strava Temps Kilomètres Dénivelé Moyenne
Samedi 1/5 lien 33.13km 1h21 207m 24.4km/h
Samedi 2/5 lien 37.98km 1h34 327m 24.2km/h
Samedi 3/5 lien 18.44km 0h58 39m 19km/h
Samedi 4/5 lien 70.26km 3h48 711m 18.5km/h
Samedi 5/5 oubli 10.8km 0h44 2m 14.8 km/h
Total N/A 8h25 170.61km 1286m 20.2km/h

La moyenne commence à baisser, je réalise quand même une bonne journée. Je n’ai plus ces douleurs aux épaules, je prends petit à petit mes marques dans cet engin.

coeur2

Dimanche 16/10 Jour 3 :

Le beau temps est enfin là :

chalet

Je mange quelques cookies achetés la veille et je pars tôt. Il est clair que je ne finirai pas aujourd’hui, le but est d’avancer un maximum afin que la journée de demain soit réalisable. Je commence à un bon rythme, mais je souffre toujours de maux de ventre. Il va falloir quand même trouver un moyen de s’alimenter.

Je m’arrête faire quelques courses dans un supermarché de l’Allier ouvert le dimanche matin. Tout m’écœure dans le magasin, ça devient compliqué. Mais sur les bons conseils de Magali je prends du coca et ça marche ! J’en suis le premier étonné, ce n’est donc pas un mythe.

Comme d’habitude, je fais pas mal de curieux et en ces temps de pénurie d’essence, ça suscite un peu d’attention. Alors que je finis un coca à côté du vélo, un homme me dit :

« Belle cylindrée ! »

Je lui réponds :

« Vous parlez de mes jambes » (je suis en short à ce moment-là).

En voyant l’incompréhension dans ces yeux je lui ai expliqué la supercherie. Je décide de prévenir mon manager et mes collègues que je ne travaillerai pas demain, mais plutôt mardi, ils étaient au courant que cela risquait d’arriver.

Je tiens un bon rythme, mais je dois régulièrement m’arrêter à cause de douleur au pied. Ça part en une dizaine de minutes et ça revient au bout de 1 h / 1 h 30 de pédalage.

J’arrive finalement à une nouvelle voie verte. Elle longe un canal. C’est plat, si on oublie les écluses, et les nombreuses fois ou tu dois monter à hauteur des ponts routiers pour redescendre ensuite. J’y reste un bon bout de temps et j’y avance bien. J’apprécie alors le fait d’avoir une sonnette de vélo en plus du klaxon, cela permet d’avertir les gens sans leur faire peur. Je m’arrête pour choisir un hébergement :

canal

Je vise Ozolles, mais les établissements que j’appelle sont complets. Ce sera finalement Charolles. Ça me contrarie un peu, car j’aurais aimé faire 10 km de plus pour raccourcir la journée de demain. Mais bon comme mes fins de journées sont toujours un peu difficile, je me dis que c’est pas plus mal.

Cette prudence me donnera raison. Un peu plus loin sur le trajet, la voie verte emprunte un pont canal. Il doit à peine faire une centaine de mètres, mais je vais mettre pas loin de 15 minutes à le franchir. Car à l’entrée et à la sortie de celui-ci je dois, sortir du vélo, désatteler, puis passer une barrière super étroite. Pour combler le tout, je vais me tromper de route à la sortie de ce pont et cela m’obligera encore une fois à sortir pour faire demi-tour. Je perds donc un peu de temps, mais pour une fois, j’arriverai à l’heure que j’avais prévu à mon logement. La dame qui m’accueille est très surprise, car je lui avais dit que j’étais en vélo. Elle me proposera l’accès à son garage.

Je paye mes douleurs au pied récurrentes de la journée, je ne peux pas le poser par terre, je marche sur la tranche du pied. Je ne traîne pas trop, car je sais que la journée de demain va être rude :

chalet

Statistiques

Chateaumeillant -> Vallons-en-Sully -> Cosnes d’Allier -> Moulins -> Digoin -> Paray-le-Monial -> Charolles

Partie Strava Temps Kilomètres Dénivelé Moyenne
Dimanche 1/2 lien 7h49 154.22km 1182m 19.7km/h
Dimanche 2/2 Bug strava 1h27 27km 114m 18.62km/h
Total N/A 9h16 181.22km 1296m 19.57km/h

La moyenne continue de baisser. La douleur au pied m’inquiète un peu mais elle partira finalement dans la nuit.

La courbe de fréquence cardiaque (ma montre à détecté une activité de vélo elliptique dans la matinée, ça m’a l’air au point) :

coeur

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