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Avant le voyage, ajustement matériel

La météo a changé au dernier moment, ça annonce de la pluie pour le début du voyage. Par contre le dimanche est annoncé beau. Ça change mon programme sur un éventuel bivouac. Il va falloir trouver des hôtels sur la route ! Je prends quand même le matos en cas d’urgence.

J’ai été très optimiste sur le sac à dos de 40L, je prends finalement le 55L.

Je pèse le sac : 16kilos. On est bien.

Jeudi 13/10 : le voyage aller

Il ne sait pas ce qui l’attend : Le grand départ

Le trajet est le suivant :

La cure -> Nyon -> Genève -> Paris -> métro -> Nantes -> Luçon -> à pied.

Luçon : Ambiance

Je n’ai eu du retard que sur le train pour Luçon, la SNCF c’est autre chose que les trains allemands ! Après deux semaines de vacances en train en Allemagne avec Magali, notre taux de train sans problèmes avoisinait les 10 %. À ressortir à tous ceux qui vous parlent de la rigueur allemande.

J’ai fini les 4 derniers km à pied sous la pluie ce qui épouvantera mon hôte « vous auriez dû m’appeler, je serais venu vous chercher ». Mais c’est que je veux tout faire par mes propres moyens ma petite dame !

Ce principe volera en éclats pendant le voyage mais à ce stade je suis encore un doux rêveur.

Vendredi 14/10 Jour 1 : départ et découvertes

Réception et réglages

Petit-dej

Petit déj 7h30, la dame m’a pris en pitié suite à la veille et m’a déposé à JV-Fenioux en voiture ! Dommage je me voyais déjà enregistrer le segment Strava avec pour titre « Marche d’approche ». Je trouvais ça marrant.

Je rentre dans le magasin à 9h00 pile, c’est ouvert mais la lumière n’est même pas allumée. On m’accueille avec un café et on me montre enfin mon vélomobile. Je ne l’avais jamais vu avant même pas en photo ! JV-Fenioux sont des passionnés, ils sont super sympas mais les nouvelles technologies (genre le mail), c’est encore un peu compliqué…

Prêt pour les réglages : la_decouverte

Je découvre mon Katanga WAW avec toutes ses options dont certaines que je découvre :

  • Petite pompe à main avec manomètre
  • Pompe à main haute pression pour gonfler l’amortisseur arrière à air
  • Porte-gourde avec gourde
  • Porte-téléphone

Joël m’explique que l’ancien propriétaire, un papi de 82 ans, voulait le top et l’a eu. Mais au bout d’un an il a commencé à galérer à rentrer dans l’habitacle et est donc passé sur un trike plus facile d’accès (en gros c’est la même chose mais sans le carénage).

Joël m’apprend aussi que le WAW est vraiment robuste (en plus j’ai toutes les pièces renforcées pour pouvoir éventuellement le transformer en véhicule 100% électrique, une option que le fabricant propose). Pour preuve lors de la suntrip de l’année dernière, une course de vélo à assistance électrique de Lyon à Canton, le gagnant avait un WAW comme le mien (sans l’attelage) et n’a rien cassé du parcours ! Ça me rassure, je me dis que même si je me foire et finis dans un chemin de terre ça ira. Je ne le sais pas encore mais ça va m’arriver dans quelques heures.

On commence les réglages avec Joël et les galères commencent. Il parait que pour mon mètre quatre-vingt-cinq, j’ai de grandes jambes et un petit torse (on me l’avait jamais faite celle-là). Mes pieds raclent l’intérieur du vélomobile et je fais déjà des rayures.

Au final on devra modifier :

  • Changement du pédalier de 170 en un de 155.
  • Changement de la mousse de selle confort 3 épaisseurs par une neuve 1 épaisseur
  • Déplacement du pédalier
  • Ajout de 2 maillons à la chaîne
  • Déplacement des cales sur mes chaussures de vélo

Je suis bon pour presque 150 € de frais supplémentaires pour la mousse de selle et le pédalier. On m’avait annoncé 30 min de réglages, je comptais partir vers 10 h. Je partirai finalement peu après midi.

pret

La découverte

Les premiers kilomètres commencent et la prise en main vient petit à petit. Il y a beaucoup à apprendre : la technique de pédalage, jauger le rythme, connaître la boite de vitesse, gérer l’assistance électrique, gérer les feux, les clignotants, trouver une position confortable… C’est la découverte totale, je remarque que je suis très crispé au niveau des épaules et essaye au maximum de me détendre. Je le paierai en fin de journée.

ambiance

Je fais toute cette première journée sous la pluie. Je ne suis pas trempé comme sur un vélo, mais je ne suis pas 100% au sec non plus. Je pourrais très bien fermer la visière et être au sec, mais je n’ai pas d’essuie-glace ! La visibilité est précaire. Je laisse donc la visière entrouverte pour voir la route. Ce n’est pas plus mal, car il fait une chaleur d’enfer dans le vélomobile, cette bruine qui rentre me rafraîchit et me permet de garder le rythme.

Je m’arrête à un supermarché pour faire quelques courses et manger. Je teste alors en conditions réelles ce que j’avais imaginé pour sécuriser mon vélo. Ça fonctionne très bien. Je ne mange pas loin du vélo mais pas à côté non plus. C’est marrant de voir les gens s’arrêter, prendre une photo, se poser des questions. Je repars avec de quoi manger ce soir.

courses

Premières galères

Le GPS me fait ses premières blagues, ça m’apprendra à ne pas préparer plus en amont mon trajet. Je me retrouve sur un chemin desservant des éoliennes, chemin goudronné qui se transforme petit à petit en chemin de pierre puis de terre. Je n’ai pas fait 30 bornes que je fais déjà du VTT avec le vélomobile. Je rejoins finalement une carrière desservie par une route goudronnée et j’arriverai à me sortir de là.

Je me rends compte que mon estimation de 30 km/h de moyenne est optimiste. Il va falloir pédaler plus longtemps !

Je continue sur Niort et me retrouve dans les bouchons. Je prends conscience du manque de mobilité du vélomobile. Pour le gymkhana urbain, un vélo droit est bien plus pratique. Je suis sur une piste cyclable, mais entre les voitures qui empiètent sur ma voie et la largeur du vélomobile, je suis souvent à l’arrêt. Par contre j’apprécie grandement la gâchette de l’assistance électrique. Elle permet de libérer toute la puissance du moteur instantanément. Très pratique pour redémarrer après un arrêt en côte ou pour s’insérer plus facilement dans le flot de voitures d’un rond-point.

Je fais une pause vers 17h00. Il pleut tellement que je décide de ne pas sortir du WAW pour cette pause:

ambiance2

Je trouve un hôtel aux environs de Poitiers qui a l’avantage d’être sur ma route (à peine 200 m de détour). De plus il est suffisamment excentré pour que je ne craigne pas de me faire abîmer le vélomobile. Je réserve en ligne, l’hôtel est à 40 km, ça me parait facile.

Mais évidemment ce sera tout sauf facile. Au début je roule bien, je tiens un bon rythme, je suis confiant sur le fait d’arriver avant la nuit. Je n’ai pas envie de rouler de nuit, ça me parait dangereux. J’enchaîne les petites routes et c’est sympa. Puis la route rétrécit, rétrécit, et se transforme en chemin de terre. Je vois alors deux options :

  1. Sortir du vélomobile, faire demi-tour en le portant (la route est très étroite), revenir sur mes pas et faire un détour : j’ai déjà fait 3 km sur cette petite route goudronnée, ce n’est pas une mince affaire, ça me rallonge de beaucoup
  2. Continuer sur cette route de terre. Je regarde sur les vues satellites pour essayer d’évaluer la distance sur terre. J’évalue à 1km7 de chemin de terre.

Je choisis la deuxième solution, bien entendu je me suis complètement planté dans mon estimation. Ce sera 6 km de chemin de terre. La vue est splendide, soleil couchant dans les champs, avec une impression d’être seul au monde, je me tâte même à faire une photo et il ne pleut plus. Mais je n’avance pas, c’est très dur, ça glisse, je dois freiner dans les descentes, ce qui fait que je n’ai aucun répit. Je rejoins finalement la route, j’ai lâché beaucoup de forces dans ce passage et beaucoup de temps. Mes espoirs d’être à l’hôtel avant la nuit sont anéantis.

Il fait nuit. J’ai un éclairage décent sur le WAW et Joël m’a affirmé que ça se fait de conduire de nuit. Seulement je suis exténué au bout de cette première journée. La pluie reprend, je dois gérer les embardées du vélomobile à cause du vent latéral. Je n’ai plus de batterie donc plus d’assistance électrique (la batterie des phares est une autre batterie et de ce côté-là j’ai encore beaucoup de marge avant de manquer), je suis sur une route assez passante, je me fais régulièrement doubler et je me traîne. Je me traîne vraiment, les petites bosses de la nationale m’achèvent j’arrive en haut à 5 ou 6 km/h, je ne pédale pas dans les descentes pour récupérer un peu. Ma moyenne s’effondre, ces derniers kilomètres sont interminables, très stressants et usants mentalement. Je dois vraiment piocher en moi pour trouver les ressources de finir.

J’arrive enfin à l’hôtel et je manque de me casser la gueule en sortant du vélomobile tellement l’effort a été violent. J’ai vraiment très mal aux épaules, comme je l’avais préssenti en début d’après-midi. Je mets bien 5 minutes à récupérer assis sur le trottoir sous la pluie. Je mets ensuite 15 minutes à récupérer toutes mes affaires et garer/sécuriser le vélomobile pour la nuit. Je pense en avoir fini quand une dame promenant son chien me dit « Do you speak english ? Because I have so many questions ». S’ensuit 5 minutes de questions sur le vélomobile en anglais. Puis son mari arrive et j’ai encore 5 minutes de questions supplémentaires. Ils me trouvent bien courageux et me souhaitent bon courage pour la suite.

garer1

Je récupère enfin ma chambre, ma priorité est de brancher toutes mes batteries, puis d’étaler mes affaires. Celles qui étaient dans le vélomobile sont un peu humides voire mouillées, car il y a un peu d’eau dans l’engin à force de pluie. Je mange un peu et je rassure/renseigne les différentes personnes suivant mon périple. Je passe ensuite près d’une heure et demie au téléphone avec Magali pour préparer plus en détails mon trajet du lendemain. Afin d’éviter à tout prix les chemins de terre, dans lesquels j’ai lâché beaucoup de temps et d’énergie.

Ça charge :

chambre1

Ça sèche :

chambre2

chambre3

Je décide de partir le plus tôt possible demain matin afin d’éviter de rouler de nuit. Bien entendu je n’y arriverai pas.

Statistiques

Chasnais -> Luçon -> Fontenay-le-Comte -> Niort -> Fontaine-le-Comte

Partie Strava Temps Kilomètres Dénivelé Moyenne
Vendredi 1/3 lien 1h42 38.03km 168m 22.3km/h
Vendredi 2/3 lien 0h59 28.11km 160m 28.5km/h
Vendredi 3/3 lien 3h46 78.63km 604m 20.8km/h
Total N/A 6h27 144.77km 932m 22.45km/h

Sans surprise ce sera ma meilleure moyenne sur l’ensemble du voyage. On voit bien sur la courbe de fréquence cardiaque que j’ai vraiment forcé en fin de journée pour rallier l’hôtel.

Ma fréquence cardiaque au cours de la journée : coeur1

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