Velomobile : de la découverte au voyage
La découverte
Il me semble que c’était pendant à la période de Noël, une période souvent chargée en voyages en voiture, la première fois que j’ai croisé la route de ces engins. Nous étions sur une petite route tortueuse sous une pluie démentielle, lorsque nous avons croisé un drôle de véhicule blanc. Magie des smartphones, j’identifiais après quelques minutes de recherche cet ORNI : un vélomobile.
Je trouve le concept intéressant, hélas inexploitable dans mon cas pour du vélotaf. En effet, à cette époque je fais Annecy - Genève cinq fois par semaine, la plupart du temps en bus et quelquefois à moto. C’est un axe dense, la distance impose l’autoroute, bref je garde ça dans un coin de ma tête.
On avance de quelques années et ma situation change. J’ai changé de boîte et j’habite maintenant à 25km de mon travail. La route du travail est moins chargée et bien qu’en montagne (plus de 1000m d’altitude) relativement plate (100m de d+ en tout). Le vélomobile revient dans mes esprits, mais je suis encore entre deux logements et cela complique ma décision. Je me renseigne sur les tarifs et sur les revendeurs. J’en trouve deux, un en France en Vendée (700km de chez moi…) et un en Suisse (à 100km de chez moi). Je contacte plusieurs fois le suisse pour faire une location test, aucune nouvelle.
On avance de quelques mois et un ami nous présente son vélomobile fraîchement acquis : un quatrovello. C’est l’occasion de tester et de se dire que c’est possible.
L’idée fait son chemin
Je recontacte le vendeur suisse qui ne me donne toujours pas de nouvelles. Je contacte le vendeur français pour voir les options de livraison : soit je viens le chercher, soit ils me le livrent pour 1€ du km. Habitant à 700km (au plus court) de chez eux, je me dis que je vais trouver un autre moyen. Je cherche des alternatives et perds encore quelques mois …
Finalement, je décide de sauter le pas, je regarde les différents vélomobiles et les options. Mon choix se porte sur un Katanga neuf, 100% musculaire, simple (une couleur, pas de carbone) et confortable (tout suspendu) dans une optique de trajet domicile - travail. Je contacte alors le revendeur français pour établir un devis et là tout bascule.
L’achat
Ils ont un modèle d’occasion tout équipé (carbone, assistance électrique, remorque), ils me le proposent au prix de celui que je voulais neuf. Je saute sur l’occasion et le réserve. N’ayant pas de barre de toit et de toute façon pas envie de faire 1400km en voiture pour ramener un engin “écologique”, je décide de le ramener en pédalant.
Ça risque de me coûter aussi cher mais c’est beaucoup plus marrant.
Enfin je l’espère.
Le plan

Le plan est simple :
- Jeudi 13/10 : Je fais le voyage La Cure - Chasnais en transport en commun.
- Vendredi 14/10 : Je récupère le WAW à l’ouverture du magasin (9h), une fois les derniers réglages effectués et la remorque chargé je pars entre 9h30 et 10h00, je pédale toute la journée.
- Samedi 15/10 : Je pédale toute la journée
- Dimanche 16/10 : Je pédale toute la journée et j’arrive chez moi (là encore on espère)
Il y a 700km et 1000m de d+ à effectuer en 3jours. L’idée c’est de faire entre 200 à 250km par jour, ce qui a 8h de pédalage jour impose 30km/h de moyenne. C’est à priori tenable mais ça reste dur.
Je ne réserve aucune nuit d’hôtel ou de camping. J’ai trop d’inconnu a ce stade :
- ce rythme est-il tenable ? si oui combien de temps ?
- puis-je rouler de nuit ?
- mon niveau de fatigue au bout d’une journée ? au bout de deux ?
Par chance je m’entraîne à courir pour un trail de 36Km depuis plusieurs mois, j’ai donc un certain coffre. La course est le 9 octobre, quelques jours avant mon périple, en espérant avoir récupéré le jour J. J’ai réduit le volume de course à pied les dernières semaines pour intégrer du vélo afin de préparer un peu les jambes.
Le matériel
J’ai dû me familiariser avec le matériel vélo, c’est un monde à part entière. J’ai acheté :
- un casque vélo de course neuf
- des chaussures de vélo avec des cales (normes SPD)
Le voyage aller
J’ai hésité à prendre l’avion Genève - Nantes. C’est plus rapide et beaucoup moins cher. Mais au dernier moment je me suis rendu compte que je voulais emporter beaucoup d’objets interdits en cabine. Vu le poids de l’antivol il peut être considéré comme objet contondant.
Ce sera finalement le train. Je pars de la Cure à 6h16 et j’arrive à Lucon a 16h58. Le gîte du jeudi au vendredi est réservé. Le reste est à vivre.