Inter-entreprise 2023 : 8k
Histoire
C’est le rituel chaque année, on éclate les mecs des autres entreprises de la Vallée. Le parcours est vendu pour 8km, une escroquerie, il y a un poil plus que 7km. C’est tout plat, c’est majoritairement du béton.
C’est vraiment atroce comme épreuve, 30min au rupteur j’en sors lavé à chaque fois.
La prépa
La prépa est inexistante car dimanche j’ai le 40k de la TransjuTrail. Faut voir ça comme une séance au seuil, ou une grosse séance de rappel de vitesse. Néanmoins j’avais regardé mon chrono de l’année dernière et je tablais sur un rythme de 5:00m/km. Ça donnait un ordre d’idée et ça me permettait de me situé sur l’effort avec la montre.
La course
Échauffement
Bien entendu au moment de partir de chez moi (j’étais en télétravail), j’avais faim et soif. J’ai donc remplis une gourde de 500ml d’Isostar et j’ai siroté mon cocktail sur le chemin en vélomobile. 30min en EF parfait.
J’arrive en héros (c’est l’effet vélomobile). Je récupère mon dossard et on me donne des goodies AP. On aura tous une casquette violette, ça permettra de se reconnaître sur la course.
J’ai peaufiné le tout avec quelques exercices : lignes droites, montée de genou, montée de talon, foulées bondissantes, course jambes tendues.
La course
Ça part comme une balle, sur une base de 3:40. C’est bien sur excessif mais nécessaire pour ne pas non plus être dans le gros du peloton. Je me tempère rapidement et je me cale sur un 4:40.
Première surprise je double Philippe au bout d’un ou deux kilomètres. J’hésite un peu car à la rubatée l’année dernière je l’avais déboîté au début de parcours et il m’avais finalement mis 15min sur une épreuve de 50. Mais bon les sensations sont bonnes alors je tente le coup.
J’accroche finalement un groupe de 3 coureurs, deux mecs d’AP et un inconnu, dans le petit bois avant de longer le lac. Je connais vite fait (en tant que coureur) un des mecs du groupe et normalement je dois pouvoir le battre (au vu des quelques sorties que j’ai fait avec lui). L’autre gars d’AP a une gestion de course catastrophique, le mec sprint pour récupérer une gourde, 50m plus loin il as la tête dans le lac (littéralement je sais pas ce qu’il as foutu) et il recollera a ce groupe vers le Rocheray. L’inconnu me parait le plus solide, il as vraiment un corps sculpté de sportif, des habits de sports a la mode, une barbe bien taillé. Il parait le plus costaud. J’accroche le groupe mais je suis pas dedans, je suis a 10/15mètres derrières. Peu avant le Rocheray (donc la mi course) je fais le forcing pour recoller.
Après le Rocheray je suis donc dans ce groupe de 4 et je tempère un peu pour faire baisser mon cardio (j’étais monté à 185 pour un max a 191), on continue comme ça jusqu’à rejoindre le chemin de l’aller et a ce moment là, avec le cardio redescendu a 175 je porte mon attaque.
Seul le barbu emboîte le pas et il me mets même quelques mètres. Mais le trou est fait, il faut juste tenir.
Et c’est dur de tenir, je suis toujours sur un 4:40 de moyenne et c’est un rythme auquel je ne suis pas habitué. Je m’accroche a ce mec comme jamais, il as quelques mètres d’avance et je sais d’expérience qu’il ne faut pas que ça augmente. Sinon c’est cuit, je n’arriverais pas à le reprendre.
Et je tiens, on arrive au niveau de la passerelle de mon boulot et je suis gourmand, j’en remets une louche. Je double ce mec. L’arrivée n’est pas pour tout de suite, il faut tenir ce rythme infernal. Ma respiration ressemble plus a un troupeau de buffles qu’a quelque chose d’humain !
On passe le pont routier, il doit rester 200mètres. Je pense que ce cauchemar va enfin prendre fin et le barbu se porte a ma hauteur. Le gredin veut jouer !
Tu peut me doubler mec, aucun problème. Par contre ça sera pas gratuit. Tu veut qu’on s’explique, très bien. Je suis a bout de souffle, mais on s’en bat les couilles, pour sprinter ton corps n’as pas besoin d’oxygène (véridique c’est une autre filière énergétique). Je sort mon meilleur sprint (strava enregistra 3:30, pour une fréquence de pas de 240) et je le déboîte. Je lui colle finalement 3sec, il as du s’étouffer avec la poussière soulevé par mon accélération.
En conclusion
C’est vraiment une épreuve à la con, tu est dans le dur du début à la fin. Tu finis complètement explosé. Nouveau record de fréquence cardiaque : 196 ! Mais ou m’arrêterais je !
Mais bon on sait pourquoi on vient : Pour le plaisir de déboîter des mecs qui sont pas de chez nous ! Pour ces petits mano à mano tous le long du parcours. Et comme le tracé ne change pas c’est facile de voir l’état de forme du moment.
Je réalise un super chrono, à voir si ce ne sera pas excessif avec le trail de dimanche.